Bonjour,
Dans mon rapport de 2002 intitulé – La pollution et ses effets sur les cétacés – , en collaboration avec Stéphanie Raynaud à Montpellier (France), j’avais déjà largement exposé le problème. Mais je voulais apporter d’autres explications sur d’autres problèmes généraux.
La pollution visible est peut-être choquante pour la population car elle reste visuelle. Mais elle reste peu nocive par rapport à la profanation des déchets rejetés par les entreprises chimiques, industrielles et agroalimentaires. On doit se rendre compte que les rejets chimiques échappés dans l’atmosphère finissent par retomber sur nos océans un jour ou l’autre.
Il se fait de nombreuses négociations entre les pays afin de trouver un terrain d’entente. Par exemple, un accord entre les pays européens a été trouvé pour obtenir « La Convention de Stockholm » sur les Polluants Organiques Persistants signés le 23 mai 2001 constitue une première victoire. Ces « Pops » sont des substances chimiques qui persistent dans l’environnement, s’accumulent dans les tissus des organismes vivants à travers la chaîne alimentaire, et présentent le risque d’entraîner des effets nuisibles pour la santé humaine et l’environnement. Le transport maritime de ces polluants est un danger permanent en cas d’accident.
A propos de transport maritime, il faut savoir que le Canada, possède dans la province d’Alberta, (région de l’Athabasca), une ressource en pétrole dans ses sols qui pourrait l’élever au deuxième rang mondial après l’Arabie saoudite. Toute cette richesse intéresse les États-Unis mais aussi tous les autres pays, qui pourrait obtenir un transfert par la mer. Ce déplacement risque de mettre en péril les océans. D’autant plus que le Canada doit multiplier par cinq sa production pétrolière d’ici à 2015.
Les politiques ont un rôle primordial pour lutter contre la pollution qui affectent nos cétacés. Le problème est, quelle politique ?
Le pire des dernières années, a été le président Bush qui avait un intérêt que de produire sans faire le moindre geste environnemental.
Dans un précédent texte, j’ai lu qu’en Alaska, la « Western Artic Reserve » abrite 450000 caribous et 3500 bélugas (Delphinapterus leucas) . Malgré la catastrophe pétrolière de l’Exxon Valdez en 1989, Bush entendait ouvrir des concessions sur plus de la moitie des territoires et sur d’autres réserves naturelles. Quelle honte ! Heureusement, que la gouverneur de l’Etat d’Alaska, Sarah Palin, n’est pas passée ! On savait que le président Bush et toute sa clique étaient proches des milieux pétroliers.
L’élévation mondiale des températures fait le bonheur des lobbies pétroliers. Des voix maritimes dans le grand nord Canadien, en Arctique, sont entrain de s’ouvrir et permet le passage des gros navires. Même avec une baisse du prix du baril, la demande est toujours plus forte, les bénéfices records, l’argent gagné permet de puiser dans des champs pétroliers et gaziers inexploités. Ce réchauffement climatique permet l’accès dans des zones auparavant inhospitalières. Les animaux marins de l’Arctique ont des soucis à se faire, d’autant plus que le Canada, les Etats-Unis, le Danemark et la Russie se disputent ce potentiel énergétique. D’après certains experts, un quart des réserves énergétiques se trouvent sous la banquise.
Le trafique maritime n’est pas prêt de s’arrêter. Le charbon constitue la plus grande ressource a l’échelle mondiale car elle permet la production d’électricité et la sidérurgie. L’Australie, l’Indonésie, la Russie, l’Afrique du Sud et la Chine figurent en tête des pays exportateurs. Son exploitation pourrait être freinée par les enjeux environnementaux, mais son bas prix reste convaincant.
Concernant le pétrole, la majorité des nouveaux gisements se trouvent en mer, ce qui favorisent le transport maritime. Le continent africain intéresse des pays comme la Chine, car sa richesse pétrolière est grande, et sa consommation est la plus basse.
Nous pourrions éviter cette pollution humaine en utilisant les énergies propres. L’électricité est largement dominé par le charbon et le gaz, mais l’éolienne connait un développement soutenu dans le monde. Biensur son cout de production reste plus élevé mais le geste écologique n’a pas de prix. J’entends souvent dire que son aspect physique détériore le paysage et que son bruit dérange les animaux. Cependant, à une distance de 300 mètres, le niveau sonore atteint 45 décibels, soit l’équivalent d’une ambiance de bureau ordinaire. Alors, est-ce si grave ? Je ne dis pas qu’il ne faut pas négliger la pollution sonore, mais cela reste relativement faible par rapport aux nuisances routières ou ferroviaires. L’Allemagne reste un pionnier dans l’éolien et le solaire, car le gouvernement garanti aux particuliers l’accès au réseau, une autonomie énergétique, avec des moyens financiers importants. Beaucoup de pays ont un réel retard, mais cela reste un véritable challenge pour notre avenir.
Certainement, des nations bloquent l’arrivée des énergies renouvelables pour des raisons de stratégies économiques. Des textes de lois proposants ces types de projets sont retardés ou oubliés. Les projets ne sont pas choisis sur leurs avantages écologiques, mais en fonction de leur taux de rentabilité. Les pays riches investissent leur budget dans l’armée mais peu dans l’environnement. Que l’on ne s’étonne pas qu’après des essais militaires en mer, nous trouvions des baleines ou dauphins échoués sur les plages !
Je parlerais aussi des panneaux solaires, qui se développent petits a petits dans les pays développés, mais reste peu utilisé. Pour preuve, je vis sur une ile du Pacifique, dont le taux d’ensoleillement est important, aucune habitation ne possède ce type d’installation ! On pourrait citer l’exemple de l’Afrique, qui peut devenir dépendante de ce type d’énergie.
Je ne vais pas m’étendre sur le réchauffement climatique, nous avons suffisamment la preuve que l’homme est entrain de dérégler tout ca. Nous savons que les émissions de gaz a effet de serre, comme le dioxyde de carbone (Co2) et le méthane sont responsables de ce malheur. Je vais juste dire que l’Union Européenne à Quinze s’était engagée à réduire de 8% ses émissions de gaz en 2012, or en 2005, elle n’a fait que 2% baisse. Ca veut tout dire…
Est-ce que la montée du partie écologiste « Europe Ecologie » aux élections européennes de juin 2009 va changer la donne ?
Depuis si longtemps, nous prouvons au monde que notre planète va droit dans le mur, et pourtant tous les acteurs responsables de ce malheur, se rivalise et protège leurs intérêts personnels.
D’après le très bon documentaire d’Al Gore (Une vérité qui dérange, 2006), nous devons réduire de 85% les émissions mondiales de Co2 d’ici 2050 pour stabiliser le climat.
D’autres trouvent que la solution du nucléaire est inévitable. Pourtant ses dangers sont répertoriés : irradiation des travailleurs et de la population, accidents, prolifération des armes nucléaires et gestion des déchets.
La montée des eaux devient un problème sérieux. J’ai rencontré un expert sur mon bateau lors d’une sortie dauphins, les prévisions disent que dans moins de 50 ans, l’île sur laquelle je vis va être complètement recouverte. Déjà, la commune de Tiputa, petit village de l’autre coté de la passe, a fait construire un mur d’un mètre de haut pour protéger ses habitants. C’est pas très beau mais utile.
Lors de mes sorties en mer, je sensibilise tous les jours les clients sur l’intervention massive de l’homme sur les écosystèmes. Nous ramassons en mer des détritus comme des plastiques, des filets, bouteilles et autres, tous représentent un danger pour les cétacés et les tortues. Celles-ci les mangent car elles les confondent avec des méduses. D’ailleurs à ce sujet, je me souviens d’un article concernant l’autopsie une tortue verte sur les côtes d’Atlantique françaises, les vétérinaires avaient découvert dans l’estomac plusieurs marques de sachets plastiques venant de la grande distribution. Comment puis-je rester insensible à ça ?
Il n’y a pas beaucoup de miracle pour éviter la catastrophe, les prévisions dans l’avenir sont pessimistes et les cétacés sont vulnérables. Sans oublier que des pays souhaitent la chasse industrielle des baleines………..
Tout petit sur mon ile, le problème semble loin et peu accessible. Pourtant, lorsque je sais que 30% des coraux de la planète ont disparus et que les trois quarts des zones de pêche dans le monde est en déclin, je me dis que le paradis connait sa limite.

Cordialement.
Polynésie Française – Rangiroa – Tuamutu – juin 2009.
Julien Marchal