Rapport de Stage (du 1er juillet au 19
décembre 1998 à l'aquarium de la Guadeloupe
- Gosier / Antilles) :
_
A mes parents, ma soeur
adorée, son fils né pendant mon stage,
les tortues et les cétacés de tous les océans
et la mer
Remerciements
Je voudrais remercier
Toutes les personnes
responsables de l'aquarium qui m'ont fait découvrir
un travail passionnant et unique autant sur le
plan des connaissances que sur les relations humaines :
M. Cuvillier Jean-Marie,
Mme Poittevin Sylvie, Mme Atam - Kassigadou Valérie,
Mme Lyncée Sabine et Mme Vrignaud Lydia.
Ainsi que les membres
de la société « Compagne
des Bâteaux verts » : M.
Liban Yvon-andré, Mme Salerno Yvonne, Mme
Castillo Susana et M. Rodomond Regy. |
 |
Introduction :
Les tortues marines existent depuis des millions d'années
dans tous les océans du monde et particulièrement
dans les zones tropicales. En tant que descendantes des
tortues terrestres, elles se sont fort bien adaptées
à la vie aquatique. Les pattes se sont transformées
en nageoires et le corps, massif à l'origine, a
pris une forme hydrodynamique.
C'est un animal papisible,
omnivore pour certaines espèces, tranquille et
inoffensif, qui n'a jamais fait de mal à personne
et n'en voit pas la nécessité. La tortue
marine est très lente et passe des heures à
dormir. Mais quelle menace peut les déranger ?
si ce n'est les contraintes de la nature ? L'homme.
L'être humain est
toujours intervenu dans le cycle naturel des choses en
dépit d'une sélection naturelle difficile.
Depuis de nombreuses années, la tortue connaît
une chasse sans répit et menace de disparaître
si aucune nsanction n'est mise en place.Heureusement,
des personnes et des pays s'engagent à les protéger.
Il n'est jamais trop tard.
Dans ce rapport, les dernières
découvertes, méthodes et solutions envisagéespour
les protéger et les sauver sont expliquées.
Lors de ce stage à
l'aquarium de la Guadeloupe, je me devais de comprendre
et étudier les différentes tortues des Antilles.
L'aquarium était disposé à
les recevoir et je passia beaucoup de temps auprès
d'elles. J'étais disposé à m'occuper
sérieusement des tortues malades et de les réhabiliter
avec l'équipe, tout en travaillant dans les bassins
et le laboratoire. C'est ce qui a été fait.
A) La Guadeloupe :
1. Histoire de la Guadeloupe
Les premiers habitants orirginaires
de la Guadeloupe étaient du Vénézuela
vers 3 500 avant J-C. 300 et 700 après J-C., viennent
les « Arawaks », en provenannce
du delta de l'Orénoque. Puis arrivent de nouveaux
indiens en provenance de la région amazonienne,
les « Caraïbes » ou « Kalinas »,
qui colonisent les petites Antilles au XIVème siècle.
Très hiérarchisée, une société
de guerriers, qui va peu à peu effacer les « Arawaks ».
ils baptisent l'île du nom de « Karukera »
qui signifie « l'île aux belles eaux ».
Ces farouches guerriers vont se trouver face à
Christophe Colomb et sa flotte en 1493, qui finit par
nommer l'île « Guadeloupe »
en hommage eu monastère de Santa Maria de Guadalupe
en Estremadure.
Les « Caraïbes » combattent
donc les espagnols et les obligent à quitter la
Guadeloupe en 1604 et les français jusqu'en 1826.
En 1660, un traité de « paix »
est signé entre français, anglais et « Caraïbes » ;
lequel attribue à ces derniers la Dominique et
Saint-Vincent.
Un Brésilien, Charles Houël, est nommé
gouverneur des petites Antilles et profite de la situation
stratégique de l'île pour créer une
puissance économique avec les marchandises locales.
La Guadeloupe redevient française de 1763 à
1769 et est dotée en 1787 d'une assemblée
coloniale, avec 90 000 esclaves pour 14 000 blancs. L'île
reste toujours anglaise. Arrive la révolution française
qui abolit l'esclavage. Sute au sésordre causé,
les anglais occupent de nouveau la Guadeloupe en 1794
et sont chassés dans la même année
par Victor Hugues. Un régime de terreur s'installe
avec l'arrivée de la guillotine et les descendants
« békés » sont encore
bien nombreux à l'heure actuelle.
Bonaparte envoie en 1802 un gouverneur, Lacrosse, qui
cherchera à faire quitter le pays aux officiers
de couleur integrés dans l'armée après
l'abolition de l'esclavage. La Guadeloupe perd son statut
de département, les colons reprennent leurs habitations
et les anciens esclaves sont pourchassés.
Victor Schoëlcher, militant antiesclavagiste, participe
activement à l'abolition de l'esclavage le 27 avril
1848. Le Second Empire remplace l'esclavage, par un régime
de travaildifficile qui demande une main d'oeuvre africaine
et indienne (en provenance des Indes). En 30 ans, la Guadeloupe
va accueillir 42 000 Indiens dont 20 000 mouront à
la tâche et 8 000 retourneront aux Indes. D'ailleurs,
les descendants vivent actuellement dans les zones d'activités
sucrières (Saint-François, Le Moule).
A la fin du Xxème siècle, Chinois, Libanais
et Syriens, tous commerçants, vont compléter
la population antillaise. Sous la IIIème République,
la Guadeloupe et la Martinique se voient attribuer une
représentation à l'Assenblée Nationale.
Elles deviennent Départements français d'Outre-mer
en 1945 avec un préfet nommé par Paris,
4 députés, 2 sénateurs.
2. Sa géographie
Situé à 7 000 kilomètres de l'Europe
et à 2 500 kilomètres de l'Amérique
du nord, la Guadeloupe est entre le tropique du cancer
de l'Equateur. Elle comprend deux îles principales :
- Grande-Terre (en réalité
la moins étendue) qui forme un triangle d'environ
40 kilomètres de côté et la Basse-Terre.
Ces deux terres sont séparées par un étroit
bras de mer, la « Rivière Salée ».
- La Basse-Terre culmine
à 1 467 mètre avec le de l'île qui
la couvre au trois quart, incluant un Parc national dans
sa moitié sud-ouest. Les précipitations
y sont plus importantes qu'à Grande-Terre, notamment
sur la Côte-au-Vent (côte est) et atteint
jusqu'à 12 mètres d'eau en une année !
La Grande-Terre montre un relief tranquille et plat quoique
toujours accidenté. Les champs de canne couvrent
le nord et les stations balnéaires du sud.
La capitale économique
de la Guadeloupe est à Pointe-à-Pitre. La
ville de Basse-Terre a son statut de capitale administrative.
B) Différentes espèces
de tortues marines
Les tortues marines n'ont guère changé depuis
des millions d'années. Les premières tortues
qui apparurent il ya 200 millions d'années n'étaient
pas marines mais c'est à partir de 100 millions
d'années que sept espèces prirent le chemin
de la mer.
Les tortues vivent de préférence dans leux
tropicales te subtropicales ainsi que dans les mers froides,
telles que la Méditérranée ou la
Mer du Nord. Toutes sont omnivores et varient leur alimentation
selon leur mode de vie. Elles dorment la nuit (les tortues
sont diurnes) et peuvent rester immergées des heures
ou flotter.
Comme chez l'être
humain, des branchies se développèrent au
stade embryonnaire qui s'atrophièrent en faveur
des poumons. Elles sont donc obligées de remonter
en surface pour pouvoir respirer.
Les écailles protégeant
le thorax et l'abdomen soudées entre elles formant
une cuirasse rigide. En raison de cette rigidité,
des muscles se sont dévelopés, capables
d'éliminer l'air des poumons, ces derniers restant
toujours gonflés à l'état de repos.
Dans l'eau, elles utilisent leurs poumons comme subtilisateurs,
phénomène unique et technique supérieure
à la vessie natatoire des poissons.
Les tortues sont représentées
par 7 espèces et nous rencontrons aux Antilles
5 d'entre elles.
Deux familles sont représentées
:
- Famille « Dermochélyidés »
a. la Tortue Luth (Dermochelys
coriacea) est présente rarement aux Antilles ?
- Famille « Chéloniidés » :
b. la Caouanne (Caretta
caretta), Antilles
c. la Tortue Verte (Chelonia
mydas), Antilles
d. la Tortue Imbriquée
(Eretmochelys imbrica), Antilles
e. la Tortue Kemp (Lepidochelys
kempii)
f. la Tortue Olivâtre
(Lepidochelys olivacea), observée quelque fois
aux Antilles
2. Identification des espèces :
a. La Tortue Luth
(Dermochelys coriacea) :
Taille et poids :
la longueur de sa carapace (la distance en ligne droite
est de 140 cm en moyenne et 200 cm maximum). Son poids
peut atteindre 800 à 900 kilogramme.
Signes distinctifs :
sa carapace est noire, dépourvue d'écailles
ou de plaques, sept crêtes étroites sur le
dos et cinq sur le plastron. Ses pattes, très grandes
et dépourvues de griffes, font d'elle une remarquable
nageuse des eaux pélagiques.
Régime alimentaire :
les tortues luth mangent des proies très diverses
et des plantes marines. Mais, sa préférence,
reste les méduses (Rhizostoma pulmo, Cyaena capillate,
Stomolphus meleagris) dont une seule tortue peut ingérer
jusqu'à 50 individus par jour.
Habitat : la luth
fréquente essentiellement les eaux chaudes et tempérées
de l'Atlantique, des Océans Indien et Pacifique
et de la Méditerranée. Il arrive qu'elle
tolère les eaux froides et une température
voisine de 11° C grâce à la présence
d'un système physiologique adapté. Elle
effectue de grandes migrations transatlantiques car des
Luth baguées en Guyane ont été observées
au Ghana, Maroc ou France. Elle de passage en Guadeloupe
entre avril et août.
Zones de reproduction ou
nidification : la nidification de la luth en Atlantique
a lieu dans les Caraïbes, de la Floride au nord de
la Guyane : Antigua, Colombie, Guadeloupe, Puerto-Rico,
Costa Rica. Mais le site le plus important se trouve à
Awala-Yalimapo en Guyane où 15 000 femelles viennent
régulièrement pondre. En Guadeloupe, aux
Antilles, l'île de Trinidad, surtout Matura Beach,
est un site fréquenté, de même que
la côte au vent de Sainte-Lucie.
En Guadeloupe, les pontes
ont lieu sur la Basse-Terre, région de Deshaies,
Sainte rose ou la côte est de la Grande-Terre, Port
Louis etc. La ponte a lieu tous les 2, 3 ou 4 ans. Elle
vient pondre en moyenne 5, 6 fois par saison à
un intervalle d'une dizaine de jours. Elle va pondre de
50 à 150 oeufs de 45 à 55 mm de diamètre
et l'incubation dure 60 à 70 jours.
b. La Caouanne (Caretta
caretta) :
Taille et poids :
la longueur de sa carapace est de minimum 11à centimètres
pour un maximuim de 125 centimètres. Son poids
maximum est de 105 à 180 kilogrammes.
Signes distinctifs :
elle possède deux griffes à chatte patte
- nageoire. Sa carapace est de couleur orangée
à brun chocolat, souvent jaune orangé sur
le bord. Sa tête est longue et tès large,
avec 2 paires de plaques préfontrales et un bec
corné puissant.
Régime aliementaire :
elle est carnivore et se nourrit principallemnt de mollusques,
crustacés, poissons, échinodermes et d'éponges.
Habitat : l'espèce
ets largent répandue en Méditerrane, dans
l'Atlantique, le Pacifique et l'Océan Indien. Elle
vit souvent en eau profonde mais aussi se rencontre aussi
relativement près des rivages. Son système
physiologique de thermorégulation lui permet de
maintenir sa température interne à quelques
5°C au - dessus de la température de la mer.
Zone de reproduction et
nidification : elle est capable d'effectuer des traversées
sur des distances considérables, ainsi que des
migrations collectives de plusieurs centaines d'individus
vers des lieux de ponte, de seaux plus chaudes ou des
sources de nourriture.
L'acouplement a lieu juste
avant la saison de nidification. La ponse se situe d'avril
à septembre sur les plages de sable fin et les
oeufs sont émis en quatre à sept montées
à terre, au nombre de 64 à 198 chaques fois.
La durée d'incubation est de 45 à 65 jours.
Inervalle de saison entre deux saisons de ponte estimé
à deux ou trois ans. Sa nidification est très
rare dans les DOM français de la Caraïbe.
Dans les 10 dernières
années, elle a été vue en Guyane
que deux fois, en août 1981 et en avril 1983. En
Guadeloupe, elle viendrait sur les plages de Basse - Terre.
c. Tortue Verte
(Chelonia mydas) :
Taille et poids :
la longueur de la carapace est denviron 90 centimètres
pour atteindre 125 centimètres maximums. Le pids
minimum est de 80 kilogrammes et un maximum de 280 kilogrammes.
Signes distinctifs :
elle ne possède qu'une seule griffe à chaque
patte - nageoire. La coloration de la tortue verte est
brun olive, les plaques sont brillantes avec des tâches
jaunes, vertes et noires ; son plastron est jaune
pâle, crème ou blanchâtre. La tête
est petite avec une mâchoire inférieure dentelée
et une mâchoire supérieure munie de fortes
crêtes sur la face interne.
Régime alimentaire :
les jeunes tortues vertes sont carnivores, avant de devenir
herbivores (sauf certaines mâles se nourrrissant
d'invertébrés dans le Pacifique), ce qui
est exeptionnel chez les tortues marines. Leur répartition
coïncide d'ialleurs exactement avec la distribution
des prairies sous - marines. Les principales algues faisant
partie de leur régine en Atlantique sont :
Cymodocea, Halophila ou Posidonia.
Habitat : la tortue
verte est connue sur les côtes ouest de l'Afrique,
la Méditeranée, l'Atlantique et l'Océan
Pacifique. Elle vit en eau peu profonde, riche en végétation
submergée mais des individus isolés peuvent
être rencontrés à des distances considérables
des côtes ; les adultes parcourent de très
longues distances entre les herbiers et la zone de nidification.
Zones de reproduction
et de nidification : l'accouplement a lieu en été,
en eau peu profonde, près des palges. La ponte
est espacée de dix à quinze jours et libère
19 à 238 oeufs chacune ; la durée d'incubation
est de 45 à 70 jours. La maturité sexuelle
est atteinte entre 8 et 15 ans.
d. Tortue Imbriquée
(Erectmochelys imbricata) :
Taille et poids :
la longeur de la carapace est en moyenne de 80 à
90 centimètres. Son poids dépasse rarement
120 kilogrammes.
Signes distinctifs :
l'imbriquée possède deux griffes à
chaque patte - nageoire. Sa tête est de taille moyenne
acec deux paires de plaques préfontrales et un
bec corné, pointu et crochu. Son dos est de couleur
brun foncé, avec des raies jaunes et rougeâtres
sur les plaques ; le plastron est jaune pâle.
Régime alimentaire :
la tortue imbriquée est omnivore. La forme de son
bec lui permet de fouiller dans les récifs coralliens,
lesquels représentent son biotope de prédilection.
Les juvéniles se nourrissent de céphalopodes,
d'oursins ou d'algues et les adultes surtout d'éponges.
Habitat : l'imbriquée
vit dans les eaux côtières, en herbiers peu
profonds, mais aussi sur fonds vaseux ou coralliens.
Zones de reproduction
ou nidification : les sites de reproductions
de l'espèce sont dispersés dans toute la
région Caraïbe, de la Floride au Surinam.
Mais le lieu de exeptionnel reste la Guyane. La femelle
pond à terre, deux ou quatre fois par saison, à
15 - 19 jours d'intervalle. Elle dépose chaque
fois 73 à 182 oeufs qu'elle recouvre ensuite de
sable ; durée d'incubation de 45 à
60 jours.
e. Tortue Kemp
(Lepidochelys kempii) :
Taille et poids :
la longeur de la carapace est de 65 centimètres
en moyenne jusqu?à 80 centimètres maximums.
Signes distinctifs :
sa carapace est de couleur grise et noir et son plastron
est plus pâle.
Régime alimentaire :
elle se nourrit de crabes, d'oursins, de méduses,
de bivalves et de poissons.
Habitat : la kemp
est extrêmement rare en Méditerranée
et semble aimer les eaux littorales peu profondes. Le
Golfe du Mexique est l'endroit propice pour la rencontrer.
Zones de reproduction
ou nidification : la nidification a surtout lieu
dans le Golfe du Mexique, sur les plages de « Washington
- San Rafael », « la Pesca »,
« Rancho Nuevo » et les plages américaines
de « Padre » et de « Mustang
Islands ». La maturité sexuelle est
atteinte à 8 ans et l'incubation de 45 à
60 jours. La ponte de nuit a lieu de 2 à 3 fois
par saison à 20 jours d'intervalle. Elle dépose
54 à 185 oeufs dans 40 centimètres de sable.
f. Tortue Olivâtre :
Taille et poids :
sa taille varie etre 58 et 120 centimètres et son
poids peut varier de 36 à 41 kilogrammes
Signes distinctifs :
de couleur olivâtre (comme son nom l'indique) à
vert foncé, sa carapace ronde se finit aplatie
tout le long. Gueule plus fine à l'âge adulte
que les autres tortues. Son plastron est de couleur claire
- pâle.
Régime alimentaire :
elle a une prédilection pour les crevettes et les
oeufs de poissons.
Habitat : cette espèce
est très menacée donc rare en Atlantique.
Son habitat concerne surtout l'Amérique du sud
dont la Guyane française et le Surinam.
Zones de reproduction
ou nidification : on ne connaît pas très
bien ses zones de nidification car elle fût observée.
Cependant on constate un nombre important au Surinam ou
elle viennent pour pondre. Elle libère de 51 à
180 oeufs pour une ponte de 15 à 20 minutes et
retourne les nuits suivantes, de quatre à sept
fois sur la même plage.
C) Naviguation et zones
de pontes:
Les tortues peuvent parcourir des milliers des kilomètres,
souvent solitaires et quelques rares fois en petit groupe.
C?est après deux ou trois ans d'errance qu'elles
retournent sur les lieux de naissances où elles
avaient déposé leurs oeufs dans le sable.
Elles connaissent le tracé de la route. Sont-elles
guidées ? et par quoi ?
La région Caraïbe
est une zone priviligiée pour la reproduction des
totues marines. Pour les migrations, les tortues adultes
s'orientent mieux que les jeunes et reviennent toujours
sur les lieux de naissance. Toutes les tortues retournent
su la même plage et ne se croisent pas avec les
autres populations.
La tortue s'oriente dans
l'océan et ne semble utiliser aucun repère.
Comment font - elles ? Trois expications possibles :
a)
Le champ magnétique terrestre :
C'est l'un des repères
les plus fiables et opérationnels de jour comme
de nuit et insensible aux perturbations météorologiques.
Par exemple, la jeune Caouane (Caretta caretta) s'oriente
par rapport au champ magnétique terrestre lors
de la migration vers le large. Dans le noir complet, les
tortues s'orientent entr le nord et l'est magnétique.
Cependant cela reste une hypothèse et les études
sont à peine avancées.
b)
La direction des vagues :
Des chercheurs ont observé
que les tortues s'orientauent face aux vagues. En effet,
près des côtes, les vagues sont déviés
et meurent en se propageant perpendiculaire à
la côte, ce qui laisse supposer que la tortue qui
nage contre les vagues s'éloigne de la côte.
Mais rien n'est sur concernant l'utilité de la
direction des vagues car quelques fois elles doivent faire
route dans des directions non perpendiculaire aux vagues.
c)
Le « sens des la topographie » :
Les bandes magnétiques
du fond océanique se sont successivements formées
et aimantées alternativement dans l'une ou l'autre
direction. Lorsque l'aimantation d'une bande parallèle
au champ magnétique terrestre, elle augmente le
champ local (on détecte un maximum magnétique) ;
lorsque l'aimantation est inverse, elle engendre un minimum
magnétique. Mais les repères dans les océans
restent une énigme lors des migrations.
2. Accouplements, pontes
et nouveaux - nés :
L'accouplement a lieu immédiatement
après la ponte mais ce n'est pas une règle
pour toutes les espèces. Des couples se forment
en surface ou sous l'eau et lontent ensemble pour respirer.
Le mâle étrient la femelle par derière
et l'accouplement dure une heure ou plus. La conjonction
ponte et accouplement immédiat est motivée
par la conservation de l'espèce.
En effet, le vaste océan
et le rythme des pontes dure deux à trois ans,
entraînent bien vite l'extinction de l'espèce.
Aussi, les tortues sont capables de régler le cycle
temporaire de la reproduction en conservant les spermes
dans les organes génitaux de la femelle et restant
fécondateur jusqu'au moment du voyage de retour
vers la plage.
La ponte s'effectue par
la femelle qui dépose les oeufs sur une plage après
un effort considérable. La mère va choisir
un endroit approprié en plein soleil : au
- dessus de la marée haute, pas trop près
des buissons et des arbres et bien profond pour protéger
les oeufs des prédateurs.
Elle se déroule
toujours la nuit. La femelle va creuser avec l'aide nes
nageoires pour écarter le sable et faire un trou
pour abriter ses oeufs. La ponte ne dure que 15 à
20 minutes. Elle peut revenir plusieurs nuits de suite,
au même trou ou à côté mais
toujours sur la même plage.
Dès qu'elle aura
totalement épuisé sa ponte, elle va le camoufler
en surface. Si elle à le temps et la force, elle
creuse encore quelques faux - trous pour simuler sa ponte
mais de manière moins soignée que les vraies.
La ponte doit se terminer avant le lever du soleil.
Nombreuses sont les femelles
qui vont mourir sur le chemin de la mer, ayant rencontré
des obstacles ou l'homme qui arrêtent et les ralentit.
Les petits naissent dans
le sable chaud à l'abri dans leurs coquilles. La
température d'incubation va déterminer le
sexe de l'animal. Après environ 30 à 70
jours, les jeunes sortent des oeufs en même temps
(il doit exister un facteur déterminant les poussants
à sortir ensemble) et se précipitent vers
la mer.
Une jeune tortue pèse
environ 20 grammes et sa carapace est tendre et fragile.
Les scientifiques se sont souvent demandés comment
il se faisait que les nouveau - nés se dérigent
immédiatement vers la mer !
D'après des études
récentes, ils s'orientent vers la plus grande clarté,
c'est à dire la nuit d'après le reflet de
la lune et le jour d'après celui du soleil. Mais
nombreuses tortues ne survivent pas à cette course
vers la mer. Leurs carapaces n?sont pas solides comme
celles des adultes et sont une proie facile pour les prédateurs.
Le jour, les « frégates
(grands oiseaux) attandent par centaines ce moment - là
et la nuit se sont les crabes qui s'en prennent à
ses créatures sans défense. Si elles arrivent
à rejondre la mer, elles devront affronter les
grois poissons.
Une femelle pond tous
les deux à trois ans 800 oeufs en moyenne, soit
4500 à 5000 sur une période de quinze ans.
En prenant en compte la sélection naturelle ( nous
ne prenons pas en compte l'homme), nous aurons deux femelles
sur cent capable d'atteindre l'âge adulte.
a. Basse - Terre :
Pour les tortues vertes
et imbriquées, la Basse - Terre est l'endroit
idéal pour pondre. Les plages comme « Grands
- Anse » de Deshaies, « Grand -
Anse » de Trois - Rivières, « Saint
- Clair » et « Viard »
sont les plus fréquentées. Dans le Granb
Cul- de - Sac - Marin, on peut trouver les « Ilets
Fajou »et « Caret ».
b. Grande Terre :
Les lieux de pontes en
Grande - Terre sont Anse Bertrand, Port Louis, Pointe
des Chateaux, Pointe Sable à Port Louis et la péninsule
de Saint - François.
c. Iles proches :
Les Ilots de Petite - Terre
ont des pontes potentielles à « Terre
du Bas » sur la côte sableuse du nord
ouest, du sud ouest et à l?extrémité
ouest. Sur « Terre-de-Haut »,
seules les criques du nord - ouest accueilleraient des
nids.
Si une ponte de tortues
du genre tortues Kemp (Lepidochelys kmpii) se confirmait
sur cette île, ce serait une découverte étonnante,
car personne ne connaît la limite fictive entre
la Jamaïque et le Maroc.
La Kemp pond aujourd'hui
à « Rancho Nuevo » (Mexique),
mais pondait peut - être autrefois sur des plages
des états voisins (Texas, Tamaulipas, Veracruz
ou Campêche) et l'espèce à parfois
été vu dans les Grands Antilles.
Sur Marie Galante, des
pontes sont faites sur les plages de « Chalet »
et de « l'Anse de Coq » et les plages
du sud ne seraient plus concernées à cause
du développement intensif des arrières plages.
Les Saintes intéresseraient
la tortue imbriquée (Eretmochelys imbrica) sur
la plage de la baie de Pompière (ou Pont - Perre).
Saint -Martin : toutes
les plages de l'ouest ainsi que celles de la partie néerlandaise
sont occupées par les hôtels, les complexes
touristiques, discothèques, rendent difficile un
lieu de ponte pour les tortues. Au Nord, les plages de
« l'Anse Marcel », de « Cul
-de -Sac », et de « Baie Orientale »
sont très touristiques ; mais la « Baie
Orientale », longue de 900 mètres peut
être favorable à un lieu de ponte.
Saint - Barthélémy :
on connaît très peu de chose sur des zones
de nidifications incontestables car les observations et
les données récoltées sont insuffisantes.
Il y aurait eu une ponte de la Caouanne (Caretta caretta)
à Saint - Barthélémy mais cela reste
à confirmer. L'espèce du nord ouest de l'Atlantique
pond surtout dans le sud des Etats -Unis (Floride, Caroline
du sud et du nord, Georgie ou New Jersey), dans la « Péninsule
du Yucatan » et dans l'état du « Quintana
Roo ».
D) Le danger pour les tortues
:
L'exploitation des tortues marines, dont l'homme est le
pire ennemi, a commencé pour des produits nombreux :
oeufs, peau, viande, graisse, écaille, cartillage,
carapaces et foie. La demande touristique pour ces produits
est grandissante et l'utilisation de techniques de pêches
et la pollution marine n'a fait qu'accentuer sa disparition.
1. La reproduction
dans les Caraïbes :
La zone des Caraïbes
est un endroit priviligié pour els tortues. Mais
voilàa que l'homme est entrain de tout modifier.
Le ramassage des tortues et de leurs oeufs (source de
protéine importante et aphrodisiaque)a détruit
des colonies entières. L'aménagement du
littoral pour uen demande grandissante du tourisme a fait
disparaître bon site de reproduction.
Par exemple, deux ou trois
espèces de tortues en Floride, la tortue Luth (Dermochelys
coriacea) et la tortue Caouane (Caretta caretta) sont
aujourd'hui en voie de disparition. Les sites menacés,
fidèles à leur site de reproduction, empêchent
les tortues de revenir dans leurs lieux de naissance.
Les tortues issues d'ailleurs ne viendront pas sur une
plage qu'elles ne connaissent pas et menacée.
Aux Antilles, sur la plage,
les chiens errants, crabes, rats, mangoustes, etc. sont
un danger pour les tortues. La mangouste est un mammifère
introduit aux Antilles qui se prolifèrent rapidement.
Sur l'Ile Fajou, dans le Grand - Cul de Sac Marin en Guadeloupe,
la mangouste mange tous les oeufs. Aussi, un projet d'extinction
de la mangouste est à l'étude.
La plus grosse perte s'observe
lors des premières semaines de la vie des tortues
nouveaux - nées. L'intervention de l'homme créant
ensuite son extinction.
2. Pêches meurtrières :
La pêche de la tortue est facilitée par le
fait que, respirant l'air au contraire des poissons, elle
ne s'altère pas à terre et survit à
sa capture.
Pour les pêcheurs,
les tortues sont faciles à pêcher et à
ligoter, vivantes pendant plus d'une semaine, et peuvent
parcourir de longues distances bien plus grandes que les
poissons. A leur arrivée au port, on leur perce
et lie ensemble les nageoires antérieures et on
passe une barre dans les trous afin que deux hommes puissent
les transporter.
La mortalité des
tortues marines prisent dans les filets est importante.
En effet, les filets de pêches, containers ou crevettiers,
de petites tailles ou grandes, capturent l'une des nageoires
de la tortue et l'empêche de remonter à la
surface. Il arrive que la tortue se débatte violemment
et l'une des nageoires se coupent.
La tortue se retrouve
alors en déséquilibre et en difficulté.
La capture accidentelle par les grands filets en entonnoir
des crevettiers est énorme.
Le deuxième responsable
des massacres des tortues est l'utilisation des challuts
pélagiques, technique de pêche non sélective
par excellence. Les tortues capturées par ces engins
de pêche sont encore plus nombreux que ceux tués
par les filets dérivants ! Heureusement que
cette technique n'est pas très répandue
dans les Antilles, car elle demande beaucoup de moyens.
Autrefois, les tortues
étaient moins nombreuses dans la région
des Antilles jusqu'à l'arrivée des premiers
colons. Elles ont été chassées sans
modération, pour le régime alimentaire de
l'île et le commerce de l'Europe. Après 1940,
l'écaille revint à la mode et de nombreux
artisans antillais se mirent à travailler traditionnellement
cette matière.
Aujourd'hui, des traditions
persistent, la pêche continue (cf doc 8a) et la
destruction de milieu marin et sa pollution sont en augmentation.
Encore aujourd'hui, certaines
îles pratiquent la chasse à la tortue aux
fusils harpons, au filet, au braconnage des oeufs et à
l'exploitation de l'écaille et des carapaces. Les
vieux pêcheurs antillais racontent que les Caouannes
(Caretta caretta) étaient beaucoup plus nombreuses
et qu'ils en capturaient plusieurs par jour dans des filets
à larges mailles appelées « folles ».
Sur la petite île
« Aves » en Guadeloupe, les tortues
vertes (Chelonia mydas) se rassemblaient par centaines
pour la ponte. Lors de la seconde guerre mondiale, les
Guadeloupéens remplirent des bateaux entiers, décimant
gravement cette population.
La fréquence maximale
de prises des tortues luth (Dermochelys coriacea) correspond
à l'été, lors des périodes
de pêches aux chaluts. C'est dans cette période
qu'il y a la plus grande cause de mortalité.
La caouanne (Caretta caretta)
et la tortue vetre (Chelonia mydas) montrent une présence
hivernale et du début du printemps, ce qui diminue
leurs captures car l'activité de pêche réduite.
3. Pollution
La pollution par l'homme
est un véritable fléau. Si l'on pense que
les marées noires et toutes les pollutions visibles
sont très nuisibles à l'environnement, les
polluants non-visibles sont les plus dangereux.
Le pillage et la sédimentation
des formations coralliennes nuisent aux tortues marines.
La destruction des bancs d'algues indispensales à
l'alimentation des tortues, le mouillage des bateaux de
plus en plus nombreux dans la région des Antilles,
sont des facteurs nuisibles à leur environnement.
Les résidus des
industries agro-alimentaires, métaux lourds, engrais
chimiques ou déchets ménagers sont rejetés
dans la mer. Ces polluants détruisen les fonds
et polluent les rivages. Les pesticides (métaux
lourds ou hydocarbures) s'accumulent dans les végétaux
et les herbiers.
Il y a une teneur de micropolluants
organochlorés, P.C.B. ou D.D.T dans les muscles,
reins, foie, graisse, accompagnant la richesse en lipides
des tissus. La teneur en métaux lourds (zinc, fer,
plomb, mercure) est localisée surtout dans le foie.Il
peut contenir, par exemple, vingt fois plus de mercure
que les muscles. Les reins ont une teneur intermédiaire.
La forme organique du mercure (méthylmercure) stockée
au niveau musculaire, surtout, est assimilée en
grande partie (plus de 50%). Le foie le stockera, pour
le détoxiquer sous forme de sélénite
de mercure.
Le mercure, très
présent en mer, finit par intoxiquer les mamifères,
tortues, poissons, crustacés et autres mollusques.
Les conséquences d'une exposition à de faibles
quantités de métal restent mal connues,
notamment parce que les effets ne se manifestent pas de
suite.
On sait déjà
que le mercure est toxique pour le cerveau et système
nerveux, surtout pendant leur période de développement.
Cette pollution des mers
semble être un facteur direct de mortalité.
Cependant, cette intoxication peut agir en synergie avec
d'autre facteur et accentuer la mortalité. Même
si l'on a interdit l'utilisation de ces substances nuisibles
et stables, leur teneur continue d'augmenter en milieu
marin car las produits toxiques continueront à
affluer dans l'eau des rivières et des fleuves
vers la mer, encore très longtemps.
Les sacs plastiques ont
toujours été un danger pour les tortues.
Trompées par leur ressemblance d'aspect à
la méduse cette ingestion provoque une occlusion
ou une infection due aux lésions de la muqueuse
plus ou moins retardée selon que le volume du plastique
est faible ou mou. On trouve très souvent plusoeurs
débris de plastique dans l'estomac d'une même
tortue.
Dans les Antilles, nombre
de touristes jettent des sachets plastiques en mer ou
dans la nature et nombreux sont les sacs protégeant
les régimes de bananes « sur pied »
véhiculés par les cours d'eau vers la mer.
Des études d'incinération sont à
l'épreuve pour remplacer les décharges à
ciel ouvert (lois européennes) car le retraitement
des déchets en Guadeloupe est peu développé.
Les maladies infectieuses
ou parasitaires sont particulièrement importantes
chez la tortue Caouanne (Caretta caretta, cf doc 6), la
tortue de Kemp (Lepidochelys kempii) et la tortue verte
(Chelonia mydas).
Deux typologies de lésions
sont dominantes : celles dues aux mycoses et les
pneumopathies. Elles se développent chez les individus
atteints d'immuno-déficience. Lors d'un prélèvement
bactériologique sur une tortue morte, le foie,
les poumons et le tube digestif sont les organes
à tester en priorité.
4. Echouage des tortues
marines
Les échouages des
tortues marines sont peu visibles aux Antilles car les
courants les font dériver et peu de cadavres ont
été découverts sur les plages. Mais
je trouve intéressant d'étudier ce si l'on
regarde les nombreuses études à ce sujet
et notamment au niveau de quelques autopsies.
En effet, on démontre
que le plus souvent les tortues sont mortes après
avoir ingurgité un sachet plastique, qu'elles avaient
sans doute pris pour des méduses.
La deuxième cause
vient des filets, des engins de pêche ; ou
alors elles sont entaillées, déchiquetées
par les hélices de bateaux.
L'aquarium de la Guadeloupe
est le seul centre de soins des tortues marines de la
Guadeloupe. Toute tortue apportée à l'aquarium
va être soignée, suivant la gravité
de la blessure, puis relâchée dans le « Grand-cul-Sac
Marin », une barrière de corail, endroit
privilégié et protégé par
le Parc National de la Guadeloupe.
Les tortues qui viennent
pondre sur les plages sont dérangées par
l'aménagement et la présence permanente
des hommes. Les lumières des hôtels et des
habitations désorientent les tortues qui viennent
pondre sur les plages.
De plus, la demande pour
des produits issus des tortues marines est très
importante dans les régions touristiques tropicales
et sub-tropicales. Elle encourage les massacres dans de
nombreux pays pour la carapace et la viande de tortue.
D'une manière générale, tous les
produits provenant des tortues sont des articles de luxe.
Le marché aux tortues
vivantes est important et son exportation vise les marchés
asiatiques et Européens. Pendant le transport,
ces espèces présentent de graves blessures.
Elles sont déshyddratéeset mourantes. Arrivée
dans un état critique, la carapace est encore tendre.
Les tortues sont découpées et étripées
vivantes. L'agonie peut durer parfois une demi-heure.
La sensation de douleur
chez les tortues est aussi développée que
les mamifères, mais elles ne peuvent pas crier !
L'autre technique pour obtenir l'écaille, est de
placer la tortue vivante dans de l'eau bouillante. Ainsi
les écailles se laissent arracher sans effort du
corps encore en vie. Les tortues qui auront résisté
à cette torture seront ensuite rejetées
à la mer et connaîtront une mort lente.
Toutes les tortues sont
comestibles et les oeufs de tortues sont vendus comme
aphrodisiaque en Amérique du sud et en Asie. La
découverte de la tortue comme source de produits
« exotiques » et « protéiques »
est la cause de ce malheur. Le cartilage gélatineux
se trouvant sous les écailles forme la substance
de base du « consommé Lady Curzon »,
nom élégant donné au bouillon de
tortue. La carapace du caret (Chelonia mydas) est utilisée
pour la confection de montures de lunettes de luxe dont
le prix va jusqu'à 10 000 Frs. Le cuir n'est pas
de la meilleure qualité, mais l'appellation de
« tortue » fait vendre et attire
le snobisme.
PARASITES
BACTERIES
Helminthes, non déterminé,
estomac (2)
Trématodes, non déterminé, intestin
(1)
Nématodes, non déterminé, intestin
(1)
Nématodes : Sulcascaris sulcata, intestin
(1)
Nématodes : Anisakis sp, intestin (1)
Amibes, non déterminé, intestin (1)
Pseudomonas aeruginosa,
tous organes (1)
Pseudomonas aureofaciens, tous organes (1)
Pseudomonas fluorescents, tous organes (1)
Aeromonas hydrophilia, tous organes (1)
Mycobacterium chelonae, poumon, foie, rate (1)
CHAMPIGNONS
Asperlillus sp, poumons
(1)
Asperlillus sp, foie (1)
Penicillium sp, dossière
(1)
Fusarium sp, dossière
(1)
Fusarium sp, pompon (1)
Document 6
Parasites, champignons
et bactéries chez 20 caouanne (Caretta caretta)
trouvées sur les côtes Atlantique Françaises,
étude menée par l'Aquarium de la Rochelle
et Océanopolis à Brest
7. Législation et Protection
Les tortues marines sont
inscrites à la convention de Washington à
l'annexe 1 et protégées depuis 1991 par
le Ministère de l'Environnement Français.
L'aquarium de la Guadeloupe a des permis spéciaux
pour sauvegarder et soigner les espèces en danger.
Les demandes d'autorisation
sont communiquéees au Ministère de l'Environnement,
Direction de la Nature et des paysages-Sous-Direction
de la chasse, de la faune et de la flore sauvage.
Un réseau « Tortues »
a été crée en Guadeloupe depuis peu
pour les protéger et sensibiliser le public face
à la menace environnante.
Ce réseau est appuyé
par des personnes locales afin d'agir dans le cadre d'une
stratégie de conservation des tortues marines de
l'Archipel guadeloupéen. Le plan d'action national
mis en place a été décidé
par la DIREN (Direction Régionale de l'Environnement)
et un réseau regroupant différents organismes
publics : le Parc National de la Guadeloupe, l'Office
National de la Chasse, associations AEVA (Association
pour l'Etude et la protection des Vertébrés
des petites Antilles), Evasion Tropicale et l'Aquarium
de la Guadeloupe.
Ce réseau est dirigé
par Jacques Fretey, biologiste au Muséum d'histoire
naturelle, spécialiste mondial sur les tortues
marines et président du groupe « Chelonée »
à l'aquarium de la Rochelle ; association
créée pour relancer l'étude de la
protection des tortues marines sur les côtes atlantiques
françaises.
Le but est d'harmoniser
les travaux entre les différents groupes et d'intégrer
la Guadeloupe au réseau « WIDECAST »
(Wider Caribbean sea Turtle Conservation Network :
Réseau de conservation des tortues marines en Grande
Caraïbe) :
Le WIDECAST est un projet
né lors de la première réunion des
Parties contractantes de la Convention et le Développement
de l'Environnement marin de la Région de la Grande
Caraïbe (Convention dite de Cartagène, Résolution
3 sur le protocole des aires spécialement protégées
et la vie sauvage) et du Meeting annuel des associations
de Conservation de la Caraïbe, en République
dominicaine, du 26 au 29 août 1981, à l'initiative
de l'UICN.
Le « Marine
Turtle Specialist Group » de la Commission
de Survie des Espèces de l'UICN a fourni les membres
scentifiques du bureau de WIDECAST. Celui-ci est composé
de 11 administrateurs et coordonne les activités
d'un réseau composé d'environ 400 organismes
et personnes. Le WIDECAST est géré au quotidien
par un directeur (Karen Eckert) et un secrétariat.
Son objectif est de préparer
un Plan d?action régional global dans la Grande
Caraïbe, Golfe du Mexique, Mer Caraïbe, Atlantique
ouest jusqu'à 200 miles nautiques des Bahamas et
de la Floride, et incluant la côte Nord du Brésil
et un plan d'action pour chacune des 39 entités
de cette région, dans le but de restructurer et
mieux protéger les populations de tortues marines
habitant ces eaux.
E) Travaux et soins
de l'Aquarium
1. Espèces et soins apportés aux tortues
Toutes les tortues apportées à l'aquarium
de la Guadeloupe sont soignées et relâchées.
Les planches posées au-dessus, les protègent
du soleil et créent un peu d'ombre.
Lors de mon stage, nous
avons récupéré deux tortues adultes,
une tortue jeune et des nouveaux-nés. Chaque tortue
a sa fiche d'identification, afin de suivre de très
près son évolution et son état de
santé. Elles sont présentées aux
paragraphes numérotés de 10a à 10c.
La première tortue
est arrivée après le cyclone « George »,
lors du week -end du 19 septembre 1998. Une personne nous
demanda de venir la chercher à Saint-Anne en fin
de matinée. C'était une jeune tortue verte
(Chelonia mydas) de taille moyenne, épuisée
de s'être battue toute la nuit en mer. Nous l'avons
ramenée au laboratoire et placée dans le
bassin 3 (440 litres remplis), avec 1 cm d'eau seulement
parce-qu'elle était incapable de relever sa tête
pour respirer.
Il lui a fallu plus d'une
semaine pour voir ses premiers mouvements, mais elle était
incapable de manger les morceaux de « balaoux »
(poissons utilisés à l'Aquarium, de taille
longue et fine et très consommés aux Antilles)
et retrouvé sa vitalité, on la déplaça
dans le bassin à requins (95 000 litres) pour qu'elle
puisse mieux nager et prendre des forces.
Aujourd'hui, elle va très
bien et va bientôt être relâchée.
La seconde tortue était
la « toti jaune », en créole,
ou tortue caouanne (Caretta caretta). Elle fut trouvée
sur la plage de Saint-Félix, le 21 octobre 1998.
Elle vit sa taille adulte, avec une couleur rouge-brique
magnifique sur son dos et un plastron jaunâtre.
Son cou était énorme et la tête puissante,
gare si on y mettait les doigts !!!
On avait remarqué
qu'elle avait dans sa bouche un bout de bois d'une longueur
de 5 centimètres environ. Trouvée dans un
état grave, nageoires amputées, blessée
par un filet de container, nous étions très
inquiets pour sa survie.
Peu à peu, ses
blessures se sont améliorées et cicatrisées.
Mais nous étions crispés pour son alimentation,
nous ne savions pas comment faire étant donné
qu'elle ne mangeait pas. On allait dans les jours à
venir lui faire une radiographie pour connaître
son problème.
Finalement, en donnant
le poisson à la tortue du second bassin, la « Karet »
s'est mise elle aussi résistante et patiente. Le
bout de bois dans sa gueule avait dû casser et disparaître.
Elle fut relâchée
dans la première semaine de janvier 1999, au Grand-cul
de Sac-Marin.
La troisième tortue
est arrivée en même temps que la couanne,
à un jour près. Elle fût trouvée
sur l'ilot Boissard et était amputée d'une
nageoire. Sa particularité était de ne pas
pouvoir s'immerger, caractéristique d'une lésion
pulmonaire. C'était une olivâtre, spécimen
rare, qui ne se trouve généralement pas
sur la route de la Guadeloupe mais de la Guyane.
Elle était très
peureuse et pas confiante du tout dans son bassin. Il
a fallu attendre une journée pour qu'elle commence
à se nourrir.
De couleur verdâtre
sur sa carapace, elle se confond mal avec les couleurs
du bassin qui développe rapidement les algues marines.
Différents traitements
sont en cours mais sans résultat pour la guérir.
Mr Cuviller, encore maintenant, est en train de chercher
le meilleur traitement, avec l'appui du biologiste Jacques
Fretey.
2. Réhabilitation de tortues marines :
Lorsque que nous pensons que les tortues, soignés
à l'aquarium, vont bien, nous les relâchons
rapidement pour éviter le stress de la captivité
et une dépendance marquante de l'homme. Avant de
les relâcher, toutes les tortues sont baguées
sur l'une des nageoires avant, pour qu'elles puissent
être identifiées et fichées.
Nous étions inquiets
quant à la réhabilitation de la caouanne
(Caretta caretta) en milieu naturel étant donné
sa dépendance de l'homme et de son bassin. Le directeur
avait souhaité la garder le plus longtemps possible
pour satisfaire son public, toujours avide de sensation
forte, sans se soucier de sa mise en liberté et
des lois naturelles.
Pourrra t-elle s'en sortir
seule après tant d'années passées
en aquarium ? personne ne le saura, si ce n'est par
un échouage sur l'une des plages de Guadeloupe.
- Il existe véritablement
deux sortes de réhabilitation, la remise en liberté
ou la remise en liberté semi - fermé, c'est
à dire en semi - captivité. La mise en liberté
dépend de plusieurs facteurs qui sont déterminants
pour la survie de la tortue.
Dans le premier cas, si
la tortue a été trouvée blesée,
perdue ou malade, les soins vont l'aider à retrouver
sa vitalité. Dès qu'elle ira mieux et que
ses blessures seront cicatrisées, on devra la relâcher
très vite.
Dans le deuxième
cas, une tortue née ou capturée pour un
aquarium deviendra dépendante de l'homme et ne
devra pas être relâchée. Elle mourrait
après quelques jours. La seule alternative possible,
reste la semi - captivité, c'est à
dire, une réserve naturelle protégée,
dans un lagon par exemple, muni de filets à mailles
non coupantes pour l'empêcher de sortir.
- Toutes les tortues sont
protégées et les aquariums bénéficient
d'un satut spécial pour les conserver. Il est interdit
de garder des tortues toute une vie dans un aquarium,
aussi on doit sensibiliser les gens à leur protection
et aux dangers qui les menacent. Faut - il encore y penser
et le faire ! Beaucoup d'aquariums vendent les tortues
discrtement à des laboratoires, ou les exposent
toute leur vie. Heureusement que les tortues adultes,
blessés ou amputées, ne sont pas conservées
en aquarium, d'une part à cause de la taille et
d?autre part aussi du fait qu'une tortue amputée
ne serait pas bien perçue par les visiteurs.
G) Tortues et satellites :
L'étude sur les migrations des tortues marines
est très active. Des scientifiques américains
ont désormais le moyen de les suivre pendant toute
une période grâce à une « balise »
posée, sur la carapace, transmettant des informations
par satellites.
Les résultats sont surprenants. La première
tortue dont la balise était restée assez
longtemps pour la suivre, nommée « Humpty
Dumpty », à permis de voir au large
de l'état de Géorgie (nord - Est des Etats
Unis) sa migration tout au long de la côte. Son
étude commença le 28//09/98 jusqu'au 12/11/98,
pendant tout ce temps on a pu suivre la tortue point par
point dans ses déplacements. Ce suivi a permis
de connaître les lieux de prédilections destortues
et la migration qu'elles effectuent pendant toute une
saison.
L'énigme qui passionne
les scientifiques est de comprendre pourquoi et comment
les tortues reviennent toujours sur leurs lieux de naissance
après des années passés en mer. C'est
un mystère. Pour mieux la protéger, il faut
connaître ses moeurs et ces lieux.
Cette étude est
en expérimentation et portera sur une population
de tortues. Les premiers résultats sont déjà
satisfaisants et présagent de nouvelles découvertes.
Conclusion
Sous la pression de divers gouvernements et associations
non - gouvernementales, la protection des tortues marines
commence à voir le jour. C'est un début.
Encore aujourd'hui des milliers de tortues sont tuées
simplement pour satisfaire un public avide d'animaux rares !
Le trafic à l'exportation vers les pays d'Asie
favorise le marché noir. Certaines espèces
de tortue sont en voie de disparition, comme la tortue
olivâtre (Lepidochelys olivacea) en Atlantique.
Tous les produits de tortues sur le marché sont
illégaux mais aucune réglementatin stricte
n'est mise en place. La protection existe dans certains
états, dont la France, mais ce n'est pas suffisant
globalement.
Les pays de la Caraïbe, concernés par la protection
de tortues marines et les effets néfastes de la
pollution des mers, ont eu l'idée de créer
le projet WIDECAST, c'est une réussite. Nous en
verrons les effets dans peu de temps car nous attendons
beaucoup de ce réseau international. La survie
des tortues aux Antilles en dépend.
L'homme doit prendre conscience que la tortue, l'une des
espèces animales la plus ancienne, risque de disparaître
si on ne la protège pas des appétits alimentaires
et commerciaux.
Espérons que ce rapport de stage aura contribué,
même modestement, à en prendre conscience.
Bibliographie et Sources
¨ Le Guide du Routard,
Guadeloupe, Hachette, 1998 ? 1999.
¨ Lippert Gérard
et Soreil Philippe, Le dauphin, l'homme et la mer, Editions
du perron, 1998.
¨ Caroline, Renato
et Manolo, rédacteurs d'Evasion Tropicale :
l'information sur les tortues marines et les cétacés
en zone Caraïbe », n°1 à 5,
1998.
¨ WWF France, l'Archipel
Guadeloupéen : 1.1 Iles du Sud, 1998
¨ Duguy Raymond, Morinière
Pierre et Le Milinaire Claude, Facteurs de mortalité
observés chez les tortues marines dans le Golfe
dde Gascogne, 1995.
¨ Alayse Jean - Paul,
Le Milinaire Claude, Docteur Duguy et Morinière
Pierre, Observatoire du Patrimoine Naturel : Groupe
Tortues Marines, II.5, Protocole et fiche de recherche
des causes de mortalité, 1995.
¨ Encyclopédie
« Tout l'Univers », p 1201 à
1203 et 2388, 1984
¨ Amsler Kurt, Les
tortues marines, magazine « Animan n°13 »,
1988.